Comment distinguer la dépression saisonnière de la dépression « standard »?
Parfois les gens me demandent c’est quoi la différence entre la dépression saisonnière et la dépression « standard »? C’est un peu comme se demander la différence entre du gâteau à la vanille et un gâteau au fromage…c’est simplement un type de dépression. La dépression saisonnière s’inscrit dans les « troubles dépressifs » du manuel diagnostique des troubles mentaux (ce que les spécialiste appellent le DSM, pour Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorder).
Pour revenir à la dépression saisonnière, il s’agit donc de symptômes qui se présentent sur un spectre où à une extrémitié il y a absence de maladie et à l’autre, il y a les symptômes sévères de dépression saisonnière. Entre les deux se situe les gens ayant des symptômes modérés, qui ne les empêchent pas de fonctionner, mais qui ont tout de même de la difficulté avec l’arrivée de l’hiver et ont des symptômes modérés, on décrit souvent cette condition par la déprime hivernale ou les bleus de l’hiver.
Chez les personnes atteintes de dépression saisonnière hivernale, les symptômes sont plus incapacitants et empêchement le fonctionnement normal de la personne. Il y a bien sûr un moral plus bas, une baisse d’intérêt pour les activités quotidiennes et sociales et de libido, une diminution de vitalité et un sentiment de culpabilité excessive, voire de dévalorisation. La même chose que dans la dépression « standard ». Toutefois, dans le cas de la dépression saisonnière, il y a des symptômes que l’on dit atypiques, qui sont moins communs que dans la dépression. On parle alors de rage de féculents et de sucre (le fameux 3P (pain, pâtes, patates), un gain de poids important et l’envie de dormir plus longtemps, sans réellement se sentir plus énergisé. Un peu comme un ours qui a envie d’hiberner, contrairement au lièvre qui s’adapte facilement à l’hiver et qui garde sa vitalité.
Parmi les facteurs qui distinguent la dépression saisonnière de la dépression « standard »‘ il y a bien sûr l’arrivée récurrente des symptômes à l’automne (généralement en novembre avec un pic dépressif en janvier et février) et une rémission spontannée au printemps. Évidemment, dans le cas de la dépression « standard », les symptômes peuvent survenir à n’importe quel moment dans l’année et il est difficile de prévoir le moment de la guérison.
Symptômes de dépression saisonnière hivernale ou TAS :
– Manque d’énergie
– Somnolence et hypersomnie*
– Trouble de l’humeur (tristesse, ennui et/ou irritabilité)
– Augmentation de l’appétit (aliments sucrés et riches en féculents)*
– Gain de poids
– Isolement et évitement d’activités sociales, perte d’intérêt et diminution de libido, en lien avec le manque d’intérêt et d’énergie
– Culpabilité excessive et désespoir (dans certains cas plus grave)
– Au moins 2 épisodes dépressifs consécutifs durant l’automne ou l’hiver
– Guérison spontanée au printemps*
*Symptômes atypiques de la dépression majeure
Heureusement, pour la majorité de la population, la diminution de la lumière à l’automne et durant les mois de l’hiver amène surtout une certaine morosité et un ralentissement des activités habituelles.
Dans la population Nord-Américain, il est estimé qu’environ 20% de la population pourrait souffrir de symptômes modérés de dépression saisonnière, ce que l’on appelle la déprime hivernale alors que 3% des personnes atteintes de trouble affectif saisonnier sévère. Comme il s’agit d’environ 2 millions de Québecois, il est essentiel de pouvoir trouver des solutions afin de diminuer, voire enrayer les symptômes saisonniers.
Vous verrez dans un autre article les traitements possibles pour les personnes qui ont des symptômes modérés de dépression saisonnière.
Sur ce, bon hiver!
Marie-Pier Lavoie, psychologue
Spécialiste de la dépression saisonnière hivernale et ses traitements
AVERTISSEMENT
Si vous pensez souffrir de symptômes de dépression saisonnière, vous devez consulter un(e) professionnel(le) de la santé qui pourra faire une investigation afin d’évaluer votre santé mentale et d’éliminer d’autres causes possibles à votre état. N’hésitez pas à rencontrer votre pharmacien, médecin traitant, infirmière ou psychologue qui pourront vous aider à comprendre votre état et surtout à surmonter cette période difficile.